La conférence sociale CPME s’est ouverte le 4 novembre sous l’égide du ministre du Travail. La CPME y défend une vision lucide et exigeante du travail, face aux défis démographiques et sociaux à venir.
Une ouverture sous haute surveillance
Le 4 novembre, le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou a ouvert la conférence sociale en présence des partenaires sociaux. Trois plénières sont prévues d’ici la fin de l’année, et les partenaires sociaux poursuivront les travaux jusqu’à l’été 2026. Trois garants ont été nommés : Jean-Denis Combrexelle, Pierre Ferracci et Anne-Marie Couderc.
Cette conférence vise à faire émerger des scenarii du possible autour de trois grandes thématiques :
- Travailler mieux
- Les parcours professionnels
- La réforme des retraites
La CPME tire la sonnette d’alarme
Lors de cette première séquence, Éric Chevée, vice-président de la CPME, a dressé un constat sans détour : « Plus personne ne défend vraiment le travail ! » Il a déploré la multiplication des congés et des arrêts de travail, ainsi que la reconnaissance automatique des congés payés pendant les arrêts maladie, qu’il considère comme un symbole de la dévalorisation du travail.
La CPME alerte sur le mur démographique que la France n’a pas anticipé. Aujourd’hui, il y a 1,7 actif pour un retraité ; demain, ce ne sera plus que 1,3. Cette réalité doit être abordée partout, car elle conditionne l’équilibre du système social.
Un regard lucide sur l’économie française
Éric Chevée a rappelé que la précédente conférence sociale avait été « utile », tout en précisant que les 211 milliards d’euros d’aides ne sont « pas des cadeaux ». Il a également mis en lumière un écart préoccupant : « En France, le coût du travail dépasse de 130 milliards d’euros celui de nos voisins européens. Sans allègement, c’est un million d’emplois qui pourraient disparaître. »
Les efforts doivent aussi porter sur l’emploi des jeunes et des seniors. « Il faut augmenter le taux d’activité des jeunes, et nous pouvons encore faire mieux pour les seniors », a-t-il affirmé. Il a également invité à ouvrir les discussions sur l’aidance, la prévoyance et la capitalisation, afin de donner des perspectives aux jeunes générations.
Vers des solutions concrètes
Revenant sur l’échec du conclave social, il y voit un symptôme des blocages actuels : « Cet échec annonçait la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. La CPME en est très déçue. »
L’organisation souhaite désormais trouver des points d’accord concrets sur :
- La prévention de l’usure professionnelle
- Les carrières longues
- La retraite des femmes
- Le rapport entre temps de travail et temps de retraite
Attachée à la qualité du dialogue, la CPME se veut ouverte sur la méthode : « Nous n’avons aucune exigence, seulement du respect et de l’écoute. » Et de conclure : « La démocratie sociale est aujourd’hui plus utile que la démocratie politique. »