S’il ne nous appartient pas de nous prononcer sur la stratégie sanitaire mise en place par le gouvernement pour contenir l’épidémie de Covid-19, force est de constater que les conditions ne seront pas réunies au-delà du 11 mai, pour permettre à l’économie française de tourner à plein régime. Il faudra en tirer les conséquences, notamment en maintenant les mesures d’accompagnement des entreprises. La possibilité de recourir au chômage partiel devra donc, par exemple, aller au-delà du 1er juin.
Dans un grand nombre de secteurs, les modèles économiques seront remis en cause. Les entreprises ne pourront assumer à la fois les surcoûts et les baisses d’activité, accentuées par l’incertitude.
Ainsi, si la réouverture des commerces hors alimentaires est une bonne nouvelle, les mesures sanitaires imposées auront un coût financier direct et indirect qui impactera à la fois leur compte d’exploitation et leur chiffre d’affaires. Dans ce contexte, annuler les charges sociales et fiscales plutôt que les reporter sera sans doute indispensable.
Par ailleurs, le cadre juridique reste flou. Les employeurs prendront les mesures qui s’imposent pour protéger leurs salariés et leurs clients, en revoyant leur organisation et en utilisant des masques. Mais ils ne pourront aller au-delà et assumer seuls la responsabilité d’éventuelles contaminations dont on ignore l’origine. L’obligation de résultat devra être explicitement écartée. Ce point sera à clarifier.